Bilan de l’an 1 des MOOCs académiques français

La rentrée universitaire approche avec son lot de nouveaux Massive Open Online Courses académiques. Avant d’étudier le programme proposé, il était intéressant de faire le bilan du premier semestre qui peut être considéré comme « l’an 1 » des MOOCs français.Dans dans l’étude ci-dessus réalisée par e-m consulting et accessible sur Slideshare, sont considérés comme académiques , les MOOCs ayant reçu la caution d’une université, grande école au institution de l’enseignement supérieur.

  • La percée de France Université Numérique (FUN)

Ce premier semestre 2014 aura été marqué par l’émergence de la plate-forme de France Université Numérique, concrétisation de la feuille de route du gouvernement sur le numérique datant du 28 février 1013, et de la loi du 22 juillet 2013 relative à l’enseignement supérieur et la recherche. FUN dont la création fut décidée dès  juillet 2013,  ouvrit ses premiers cours en janvier 2014. Performance technique : la plateforme fut développée en moins de 6 mois à partir du code open source des américains d’ EDX (Harvard, MIT).

De janvier à fin juin 2014 FUN aura donné accès à  36 cours ayant cumulés près de 300 000 inscrits.

Durant cette période le MOOC ayant eu le plus de succès avec 36 000 inscrits aura été celui du CNAM  intitulé « du manager au leader animé par Cécile Dejoux  et séquencé en 6 semaines sur les mois de février et mars.

Sur la plateforme de France Université Numérique, les Massive Open Online Courses proposés ont été créés par une poignée d’établissements  (Mines Telecom, Le CNAM, Panthéon Assas, Paris Ouest Nanterre) dont Polytechnique  qui avait jusqu’ici utilisé la plateforme Coursera pour ses quatre premiers MOOCs.

FUN a su s’imposer rapidement, alors que Coursera commençait à signer des accords avec des établissements français prestigieux (HEC, Centrale Paris, Normale Sup) en plus de l’X. Il fallait réagir vite et proposer, tant aux établissements qu’aux apprenants, une alternative  au risque de voir les plateformes américaines privées (Coursera, Udacity) rafler la mise. C’est chose faite, et l’on peut se réjouir que le « MOOC in France » existe.

  • Les pionniers rencontrent le succès et prêchent la bonne parole 

Si Fun a réussi à faire émerger une offre riche, elle le doit aussi aux MOOCs pionniers qui ont défriché le terrain dès 2012 et 2013 et dont les auteurs par leur partage d’expérience et d’information ont permis de faire  gagner un temps précieux.

Ainsi le MOOC « Gestion de projet » de Rémi Bachelet de l’Ecole Centrale de Lille a connu en mars et avril 2014 sa 3 ème édition qui aura rassemblé 11 827 inscrits, pour 10 930 lors de la deuxième (septembre 2013) alors que la première (mars 2013) n’en comptait que 3 600. Chacune d’elle  permet d’amortir financièrement le coût initial du MOOC et d’actualiser le cours au vu des réactions des apprenants. La prochaine édition  démarrera le 22 septembre. Rémi Bachelet, consacre une partie de son site  internet à donner conseils et formations sur les MOOCs

De même, le Massive Open Online Course  ITyPA ( Internet tout y est pour apprendre) créé conjointement par Télécom Bretagne et l’Ecole centrale de Nantes fêtera cette année sa troisième édition. Jean Marie Gilliot, enseignant-chercheur, l’un de ses créateurs, est intervenu dans de nombreuses conférences sur les MOOCs et a participé activement aux deux premières dates (en janvier et juin 2014)  des  MOOC CAMP DAY. Ces évènements organisés dans plusieurs villes française rassemblaient, après sélection, les porteurs de projets pour les faire travailler durant une journée sur la création de leur MOOC.

  • Le retard des grandes écoles de commerce

Si les ingénieurs semblent avoir rapidement pris le train des MOOCs avec comme locomotives Polytechnique, les Ecoles Centrales, Telecom Bretagne et le CNAM, les « commerciaux » semblent être restés à quai.

HEC a bien créé au 1er semestre 2014 deux MOOCs sur la plateforme Coursera  « Comprendre l’Europe » et « Evaluation financière de l’entreprise », mais à  l’exception notable de L’ EM LYON ( MOOC Effectuation et MOOC Design Thinking) et de France Business School  (MOOC Pensée Design), l’offre n’est pour l’instant pas au rendez vous , même si la plupart des établissements disent actuellement travailler en interne sur des « projets vitrines ».

Si Fun a réussi à émerger et à fédérer les universités,  la conférence des grandes écoles se contente elle pour l’instant d’un soutien à l’éducation numérique cause nationale… 

 

3 réflexions sur “Bilan de l’an 1 des MOOCs académiques français

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