La 3ème édition des Mooc of the Year s’est déroulée mercredi 30/01. Cette cérémonie a été l’occasion de faire le point sur la production actuelle des Massive Open Online Courses en France et sur les grandes évolutions quant à leur utilisation.
En introduction de la soirée, Clément Meslin, le fondateur de My Mooc et organisateur de l’événement, rappelait quelques chiffres qui témoignent de la bonne santé du secteur :
- 480 Mooc ont été diffusés en 2018 soit une augmentation de + 30 % vs 2017.
- 5 fois plus de personnes déclarent se former par elle même plutôt que par les moyens de l’entreprise.
- en 2018 My Mooc a vu son audience croître de + 50 % pour atteindre les 2,5 millions de visites sur l’année.
La table ronde qui a précédé la remise des trophées a particulièrement souligné l’usage de plus en plus important des MOOC dans les dispositifs de formation continue.
Ainsi Paquita Frances du groupe La Poste (Responsable Développement Digital Learning) témoignait de l’utilisation du Mooc “Réaliser des vidéos pro avec son smartphone” de l’Ecole des Gobelins pour former les facteurs à réaliser des micro vidéos.
Beaucoup de participants se sont pris au jeu et ont partagé leur expérience et leurs vidéos dans un esprit d’entraide et de solidarité. Les résultats furent au rendez-vous puisque 60% des facteurs inscrits au Mooc ont été certifiés.
Pour Henri Metzger d’OpenClassroom (Head of corporate solutions) le marché des compétences est de plus en plus tendu et il est nécessaire “d’up-skiller” les talents. Alors que les métiers du digital peinent à recruter les bons profils, Openclassroom veut créer les cursus ad hoc à partir du besoin des entreprises, avec une approche par compétences au plus près du marché. Ainsi, la plateforme propose depuis déjà deux ans une formation de Chef de projet Multimédia permettant d’obtenir un diplôme enregistré au RNCP. Pour cela l’apprenant doit suivre plusieurs MOOC et rendre des travaux qui sont évalués par un jury. Il est suivi par un mentor tout au long du parcours. Face au défi des compétences, Henri Metzger est convaincu que le salarié devra devenir l’acteur de sa formation.
Dans cette perspective, pour Catherine Mongenet directrice de France Université Numérique les enjeux seront l’individualisation des parcours. Il sera nécessaire d’aider les étudiants et salariés à trouver les bonnes formations. C’est d’ores et déjà ce que s’emploie à faire la plateforme FUN MOOC qui oriente et propose des formations sur 3 niveaux : les lycéens qui souhaitent s’orienter vers l’enseignement supérieur, les étudiants de niveau Master qui veulent compléter leurs cours et les salariés en activité désireux d’actualiser leurs compétences. Ces derniers représentent actuellement plus de 70% des inscrits à la plateforme.
Convaincu de l’intérêt des MOOC pour former ses salariés, l’assureur Allianz s’est appuyé sur My Mooc for business et les ressources pédagogiques de LinkedIn pour proposer une offre de formation distancielle très large. Les salariés concernés peuvent y utiliser jusqu’à 5% de leur temps de travail. D’après Cécile Deman-Enel d’Allianz France (DRH Sponsor formation) les résultats sont au rendez-vous puisqu’ à aujourd’hui 2 500 salariés se sont inscrits et ont suivi un cumul de plus de 4 500 sessions.
Le palmarès des Mooc of the year qui suivait cette table ronde confirmait que la production française de Mooc dépassait de plus en plus le cadre universitaire pour revendiquer sa place dans l’évolution de la formation continue.